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14 décembre 2017

La transformation numérique de Ouest-France racontée par Fabrice Bazard, directeur des activités numériques du groupe

Arrivé il y a 5 ans après une longue période dans le secteur bancaire, Fabrice Bazard pilote les activités numériques du groupe Ouest-France qui compte quelques 4 000 salariés, dont 300 pour le journal quotidien du même nom. À l’occasion  du Digital Change, il est revenu sur les principaux chantiers engagés pars ses équipes. Morceaux choisis.

«  On a triplé notre audience numérique en 3 ans en passant de 23 à 65 millions de visites mensuelles, et on veut encore doubler notre trafic. »
« On peut encore développer notre audience mais nous n’y arriverons pas tous pas tous seuls. Le numérique pousse à la spécialisation, ce qui est un enjeu majeur pour un quotidien généraliste. Il faudra donc des partenariats sur du contenu et de la coproduction. » « 8% de notre chiffre d’affaire provient aujourd’hui du numérique. Ce n’est pas assez. Le Figaro fait mieux que nous. Le groupe Shibsted fait 50%. Notre objectif est d’arriver à un tiers. »
« On est parti sur le numérique plus tard que d’autres groupes de presse, comme Le Monde. On est resté prudent et on veille à notre indépendance. Être suiveur c’était pas plus mal. »
« Nous n’avons pas opté sur le tout gratuit. Il ne faut jamais faire ça. Changer son modèle sur son cœur de métier et tout miser sur la pub peut être très hasardeux. » « On croit encore au papier, on veut trouver un point d’équilibre, une complémentarité des supports. Le journal doit continuer d’évoluer, quels que soient ses supports. »
« On avait une page blanche pour lancer des projets. La culture du projet est la clé. »
« Il a fallu chercher de petites victoires pour se crédibiliser en interne. La première transformation numérique a été celle des 54 éditions locales du journal papier en édition numériques. » « Le deuxième projet a été le lancement du pure player L’Edition du Soir, avec 10 journalistes du groupe. C’est notre startup de l’info. On est parti de zéro en 2014, on a souffert et aujourd’hui on a 150 000 lecteurs tous les soirs. » l-edition-du-soir-au-sommaire-de-ce-lundi-16-octobre À lire pour aller plus loin : "Comment Ouest-France a conçu l'Edition du Soir" « On essaie d’être de plus en plus client centrics, même si dans la presse ce n’est pas évident, car l’actu s’impose à nous. »
« On  a créé une nouvelle équipe purement numérique, légère, comptant 12 personnes, dont la plupart venaient de l’extérieur, de la banque, de l’assurance, tout cas pas du secteur de la presse, pour avoir un œil neuf et essayer de réinventer un modèle. »
« Notre équipe est rattachée au Président, ce qui nous permet des décisions rapides et évite de pédaler dans le vide. Mais le risque c’était d’apparaître comme la danseuse du DG. Il a fallu être à l’écoute, aider les autres services, travailler en transverse plutôt qu’en silo en associant la rédaction, le marketing, la régie pub… Pas simple tous les jours ! » «  Il faut savoir dire aux journalistes : vous ne pourrez pas tout faire, vous avez besoin d’experts sur référencement naturel,  le pilotage d’outils, du marketing pour lien avec la régie, des informaticiens pour développer de l’interactivité (comme les jeux de L’Edition du Soir par exemple). Et ces experts doivent être placés au cœur de la rédaction. » « En 2016, on a créé notre accélérateur de startup, OFF7. Il n’est pas piloté par un seul homme mais par les métiers en interne. Par exemple, la startup Kadran s’est rapprochée de notre spécialiste de l’immobilier. Le secteur est difficile, on a donc choisi d’aller plus loin et d’investir lourdement dans des startups matures qui ont d’autres modèles que le nôtre et aux côtés desquelles nos équipes peuvent apprendre, comme Lengow  ou Klaxoon. » Champs d'action possibles d'une co-création entre les startups et le groupe Ouest-France   La conférence de Fabrice Bazard à Digital Change

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