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13 décembre 2024

Le paysage médiatique français compte plus de 2600 rédactions locales

Notre cartographie des médias locaux est désormais en ligne et accessible à tous : Ouest Médialab a recensé 2 644 rédactions locales en France en 2024. Après un premier chantier lancé en 2019, cette étude unique est le fruit d’un travail de collecte de données doublé d’un appel à contribution des médias. Elle prend en compte les rédactions des journaux, télévisions, radios et médias en ligne qui composent le paysage médiatique en régions. 

C’est une nouvelle avancée dans la mise en place d’un observatoire des médias locaux pour Ouest Médialab, laboratoire des médias de proximité. Cette base de données d’utilité publique pour mieux comprendre le paysage médiatique, est mise à disposition de tous : professionnels des médias, chercheurs ou étudiants et grand public. 

Une méthodologie inédite et innovante

Comment recenser et cartographier les médias locaux en France ? Nous avons choisi de définir un média comme local dès lors qu’il traite de l’actualité d’une zone allant du quartier à la région quels que soient ses supports de diffusion (web, radio, télé, presse…) son modèle économique ou sa ligne éditoriale.

“ Plutôt que le siège du média, nous avons préféré retenir
comme unité de base la rédaction ”

Julien Kostreche, directeur de Ouest Médialab

Par rédaction, on entend un lieu où travaille un ou plusieurs journalistes (professionnels ou non) diffusant des informations récoltées par ses soins sur son territoire.

Ces données ont été collectées auprès des organisations professionnelles, des institutions et des médias eux-mêmes, agrégées puis cartographiées par le datajournaliste Denis Vannier, du studio Le Plan, et l’équipe de Ouest Médialab.

Un traitement automatique des données a été effectué par Nino Auriède,  étudiant-chercheur de Polytech Nantes avec le soutien de Jeanpierre Guédon, professeur en informatique de l’Université de Nantes et cofondateur de Ouest Médialab.

Il a permis d’automatiser la collecte des données des différentes sources et leur tri en passant en revue 5 000 sites web. En analysant le contenu des pages d’accueil des sites d’information, le recours à l’intelligence artificielle a contribué à déterminer le caractère local d’un média. 

Une base de données enrichie et un travail au long cours

Cette deuxième version de notre cartographie des médias locaux comprend près de 1 100 médias de plus qu’en 2019 qui avait recensé 1 512 rédactions. 724 radios locales ont été intégrées grâce à la liste d’adhérents du Syndicat National des Radios Libres (SNRL), additionnées du résultat de contributions volontaires de grands groupes de presse et syndicats professionnels. 

Cette deuxième version, plus complète que celle de 2019, n’est toutefois pas exhaustive. En effet, certains médias, non reconnus par la CPPAP, l’Arcom ou les organisations professionnelles, ont pu nous échapper. Le format interactif de cette carte permet de suggérer des ajouts.

Par ailleurs, les effectifs des rédactions n’y figurent pas (nombres de journalistes, de correspondants locaux, de bénévoles…). Pas plus que le périmètre précis des territoires couverts qui permettrait par exemple de visualiser les déserts médiatiques ou une localisation fine des articles.

“Faute de données suffisantes, nous avons fait le choix de ne pas comptabiliser pour l’instant les médias des collectivités locales. Ces derniers relèvent plus de la communication publique que du journalisme mais ils jouent un rôle complémentaire dans l’information des citoyens sur leur territoire”, explique Julien Kostrèche, directeur de Ouest Médialab. 

Aller plus loin : un appel à contribution

Avec cette mise en ligne, Ouest Médialab renouvelle l’appel à contributions lancé en 2019 afin de compléter cette base de données. “Cette avancée dans le recensement et la visualisation des médias locaux ouvre de nouvelles perspectives. ” Elle conforte l’ambition de Ouest Médialab de poursuivre ce travail de collecte, d’utilité publique, notamment en nouant des partenariats avec les syndicats et organisations professionnelles, les chercheurs et les pouvoirs publics”, assure Julien Kostrèche.