11 décembre 2014
Le chantier numérique de SciencesCom
Que change le numérique pour une école de la communication et des médias comme SciencesCom, qui vient tout juste de souffler ses 30 bougies ? Réponses par Valérie Claude-Gaudillat, directrice générale.
Vous venez de fêter les 30 ans de votre école. Avec ce recul, comment mesurez-vous l’impact du numérique sur les métiers de la communication et de l’information ?
“Le webdoc réalisé sur l’histoire de la communication et des médias à l’occasion des 30 ans de l’Ecole met en lumière de manière très nette l’évolution technologique sur les trente dernières années. Les outils et les pratiques ont fortement évolué. Pour autant, les fondamentaux restent identiques : qualité du message et adéquation à la cible, compréhension des attentes, sélection des canaux de communication…”
Avez-vous constaté également des changements dans les profils des candidats ? La formation aux métiers du numérique est-elle une attente forte des étudiants ?
“Le numérique est un incontournable de la formation et les attentes des étudiants sont fortes pour comprendre les dimensions techniques mais également stratégiques (impact sur les pratiques de communication, nouvelles pratiques médias, nouvelles attentes des utilisateurs). De nombreux projets intègrent des questions liées au développement du numérique dans les métiers de la communication et de l’information. Les outils numériques sont également très présents, comme l’illustrent par exemple ces films réalisés sur le Communicant de demain par les étudiants (avec un smartphone) pour l’association Communication & Entreprise.
Comment le numérique impacte votre façon d’enseigner et de former les étudiants ? Moins de théorique, plus de projets et d’interdisciplinarité ?
“Là où l’approche traditionnelle était centrée sur un champ d’expertise unique, la mixité des connaissances, l’interdisciplinarité, la fluidité des échanges, la co-création sont aujourd’hui indispensables. Les entreprises ont des besoins croissants en fonctions transverses pour mobiliser toutes leurs ressources de manière cohérente.
Une nouvelle spécialisation par la voie de l’apprentissage, Manager en stratégie digitale, démarre cette année à SciencesCom. Les projets sont déjà très présents dans la formation SciencesCom. Le digital n’a donc pas d’impact particulier sur le recours aux projets mais il en a un sur le type de projet proposé aux étudiants.
Justement, vous allez participer pour la 3ème année consécutive au HybLab datajournalisme. Qu’apporte cette expérience à vos étudiants et plus globalement à l’école ?
“SciencesCom est partenaire du HybLab depuis sa création. Au-delà de la dimension applicative toujours très appréciée quelque soit le projet, les étudiants valorisent tout particulièrement l’interdisciplinarité et le travail avec des étudiants suivant un cursus en ingénierie ou en design.”
On parle beaucoup des Mooc comme le grand bouleversement en cours dans l’enseignement supérieur, quel est votre position sur le sujet ? Avez-vous des projets ou d’expérience en cours sur le e-learning ? Quelles conclusions en tirez-vous ?
Audencia Group a développé son premier MOOC sur le thème de la RSE en 2014. Une première expérience tout à fait positive qui a permis d’attirer un nouveau public. D’autres projets sont en cours de réflexion et de développement pour l’année 2015 mais sous une forme a priori différente de celle de MOOC .
Quels investissements matériels le numérique vous a conduit à effectuer ?
“Vidéo projecteurs interactifs, tableau numérique interactif, tablettes, équipement vidéo pour smartphones et tablettes, grands écrans, refonte du réseau wifi. Le nouveau bâtiment de SciencesCom, le Médiacampus, est également un investissement en lien avec le numérique et l’occasion de mettre en œuvre l’état de l’art en terme technologique.”
Comment voyez-vous, sur tous ces aspects, les 10 prochaines années ?
“Toujours difficile d’interroger le futur mais très certainement une accélération de la transdisciplinarité, de nouvelles inventions qui nous surprendront mais aussi une forme de digestion du numérique dans les métiers de la communication et de l’information avec je l’espère une place toujours centrale accordée à l’humain. Concernant SciencesCom, les années à venir vont être celles du développement du Médiacampus, porté par l’Ecole et Télénantes. Le Médiacampus traduit notre ambition d’ouverture vers de nouveaux savoirs et de nouvelles applications autour de la communication et des médias. Il sera un lieu d’apprentissage, de partage, de développement et de mise en œuvre de haut niveau au travers de la production et la diffusion de contenus, la formation, l’expérimentation, la recherche et l’incubation.”