D’un côté Le Figaro développe sa production vidéo et part à la conquête de la pub, de l’autre France Live lance un média glocal et s’intéresse au brand content.
Bertrand Gié, directeur délégué des nouveaux médias au Figaro
« Avec le projet Figaro.tv, l’objectif stratégique est de conserver le leadership digital en France. Aujourd’hui, nous sommes le premier site d’info en France et cela depuis 2008. Pour le rester, on doit être capable de répondre, demain, aux besoins d’infos en vidéo. En 2014, le marché du display en France, c’était 813 M€, soit +8% du marché publicitaire global. Mais les revenus sur les contenus classiques sont en baisse de -6% alors qu’ils sont en hausse de 65% en vidéo. La croissance pub se fait là, donc il faut y aller, mais à une condition : ne pas faire de la vidéo à la bougie ni du sous France 3 limoges (dixit Etienne Mougeotte). Avec la vidéo sur le Web, il ne faut pas oublier qu’on est toujours qu’à 1 clic de la sortie. Cela impose respecter les règles du Web : faire court, bien référencer les infos froides, être sur les réseaux sociaux et être réactifs pour les news. »
« Pour mettre en place ce niveau d’ambition, il manquait au Figaro le savoir-faire. Nous avons donc recruté 12 jeunes JRI avec l’aide du Fonds Google et lancé le service Figaro.tv. Beaucoup d’images sont filmées par les équipes mais aussi achetées (BFM, CNN…). Nous couvrons l’actu à chaud, les débats, interviews, décryptages et faisons des reportages. En 2012, nous diffusions 10 vidéos par jour. En 2013 : 55. En 2014 : 145. »
« Aujourd’hui, Figaro.tv est un vrai succès. D’engagement : 80% qui démarrent une video vont jusqu’au bout. D’audience : 12 millions vidéos vues par mois. De revenus : 1,5 M€ de recettes de pub seulement sur les annonces instream (pre-roll). Figaro.tv coûte 1M€ par an. L’aide du Fonds a couvert 60% de la première année, investissement de lancement compris. Ce qui est très précieux pour aider à engager un média dans les formats du futur. »
Yvonnic Bouyer et Jérome Poulain, co-fondateurs de MStream et de FranceLive :
« Chez France Live, nous venons de la production audiovisuelle, cela veut dire des milliers de vidéos produites depuis des années. Au départ, France Live, c’est 14 applications mobiles urbaines (2012-13) agrégeant des sortes de revues de presse des villes, avec entre 100 et 200 sources locales), c’est à dire des infos et des vidéos essentiellement produites par d’autres médias locaux. Depuis février 2015, le service France Live TV, ce sont des actus et des capsules vidéos produites en interne. »
« L’aide du Fonds Google, c’est 360 000 € sur 600 000 de budget qui nous permettent de mettre en place : un média glocal (stratégie globale et centralisée mais diffusion et éditions locales), un média mobile first et une production mi-humaine mi-robot (curation, automation, scripts pour aider et accompagner l’humain). Pour cela, nous avons créé une rédaction au coeur de la production vidéo (un studio sur le mode du studio Youtube). Nous avons mis en place une équipe à la fois éditoriale et technique et un process de production automatisée au maximum. »
« Nous concevons donc aujourd’hui une trentaine de contenus originaux par semaine (objectif 100 à terme), facilement duplicables et en mode MCN, c’est-à-dire Multi Channel Network (apps + sites + facebook + twitter, Linkedin…). En développement, nous travaillons sur de nouveaux formats vidéo, 7 nouvelles villes couvertes en vidéo, une chaîne IPTV et encore plus de partenariats de co-production et de co-diffusions. »
« Notre business model est basé sur : le display, le brand content et la production déléguée. Avec les 14 éditions sur les 14 villes, nous cumulons 500 000 utilisateurs (en mars 2015). Lancé le mois dernier, il est trop tôt pour donner des chiffres plus détaillés qui ne seraient pas parlant à ce stade, mais c’est prometteur. »
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